20 septembre 2018

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Déclaration du Snes-Fsu au Conseil Supérieur de l’Education

Manifestement les alertes sur le fonctionnement du dialogue social laissent de marbre le Ministre de l’Education puisque, plus que jamais, nous apprenons a posteriori par les media les décisions qui concernent le service public d’éducation.
Ce fut le cas lundi dernier où nous eûmes la surprise et la colère de découvrir le fruit des arbitrages budgétaires concernant notre ministère et les conséquences pour le second degré, ses personnels et ses élèves : 1 800 postes dont 1 400 de professeurs et 400 de personnels administratifs . Si nul ne peut contester l’urgence qu’il y avait à abonder les moyens accordés au premier degré , que penser d’une politique qui procède par redéploiement, enlève aux uns pour donner aux autres ?Est-ce ainsi que se traduit la priorité à l’Education ? Mais le pire était à venir puisque le solde masquait la réalité du nombre de suppressions dans le second degré : c’est bien 2 600 postes qui disparaîtront par redéploiement
Supprimer ainsi 2 600 postes d’enseignants alors que le second degré aura à accueillir davantage d’élèves pendant plusieurs rentrées encore, dont 32 000 dès 2019, que d’ores et déjà les classes sont surchargées et que parfois, ce sont même les locaux qui manquent,qu’est-ce sinon obérer l’avenir ?
(et que dire de la demi-heure de français ajoutée en Troisième par le plan éducation artistique et culturelle à visée d’éloquence, et qui coûte presque 900 postes !)
On sait combien il est difficile de redresser une situation délétère et, après la saignée des années Sarkozy,les créations budgétées à partir de la rentrée 2013 n’ont fait qu’augmenter lentement du fait des problèmes de recrutement et des effets des suppressions antérieures.
Le même mauvais scénario est en train d’être acté et on peut prédire un avenir sombre pour le second degré dans les années qui viennent si on sacrifie la scolarité des collégiens et lycéens au nom de la réduction du nombre de fonctionnaires .
Le Ministre assure avec beaucoup d’assurance que les taux d’encadrement ne se dégraderont pas. Avec plus d’élèves et moins de professeurs , l’exercice paraît difficile ! Le recours aux HSA invoqué ne peut leurrer personne quand on sait que les enseignants sont déjà astreints à des HSA du fait de la pénurie de professeurs, que la diminution du nombre de postes engendrera mécaniquement une diminution de la masse salariale. Tout cela bien sûr sans prendre en compte la pénibilité du métier et le fait que le recours aux HSA n’a jamais été la solution .
Nous nous étonnons donc que ne soit pas mis en cohérence le diagnostic fait pour le premier degré et les mesures pour le second : diminuer les effectifs par classe a des effets bénéfiques sur les apprentissages, c’est ce que répète J-M. Blanquer…
En fait les choix budgétaires éclairent le sens des réformes récentes que ce soit celle de l’enseignement professionnel, ou du lycée général et technologique. Sous couvert d’objectifs pédagogiques, ces réformes doivent permettre les diminutions de moyens en augmentant le nombre d’élèves par classe du fait des enseignements communs au LEGT et en mutualisant par bassin enseignements de spécialité et options, en diminuant le nombre d’heures de cours dispensés aux élèves de LP. Est-ce ainsi qu’on prétend répondre aux besoins de démocratisation ? La jeunesse de notre pays mérite autre chose et le SNES avec sa fédération, la FSU, entend bien se battre pour que l’Éducation nationale demeure une priorité